
Je vais sans doute passer pour une fille très maladroite, mais je me suis encore fait mal. Euh oui... Au dos, cette fois-ci. J'ai dû trop forcer à la piscine hier matin, ça m'apprendra à trop mettre le turbo pour doubler les moins rapides que moi (alors que je nage sur le dos, il faut le faire...). Mais bon, la piscine me sert de défouloir, et là, il y avait de quoi mouliner.
Il y a quelques semaines, j'ai reçu ça sur ma messagerie électronique :
Bonjour,
Votre candidature a attiré notre attention et nous souhaiterions vous voir pour un entretien, si vous êtes toujours intéressée par le CDD. Seriez-vous disponible... etc.
Le jour J, après avoir avalé un tout petit morceau de quiche au déjeuner et laissé échapper quelques larmes de nervosité, je me suis rendue à mon tout premier (vrai) entretien d'embauche un peu comme on se rendrait à l'abattoir.
En sortant, je suis allée chercher un peu de réconfort chez Rose Bakery, un peu plus loin dans le quartier. J'ai commandé un cake chocolat vanille, un sencha citron, et j'ai sorti mes crayons. Une heure plus tard, ça allait un peu mieux.
Je n'avais plus qu'à m'armer de patience d'ici la réponse, annoncée pour la semaine suivante, et à m'occuper en attendant (et à espérer que les autres candidats se vautreraient lamentablement... c'est très vilain, je le sais).
Et puis, contre toute attente, je fus convoquée pour un deuxième entretien.
Mais en anglais cette fois.
Gloups.
Je ne vous dis pas à quel point j'ai eu envie de pleurer sur le coup. J'ai senti mes joues chauffer aussi vite que mes plaques à induction. Paniquée, j'ai lancé des SOS dans toutes les directions.
Heureusement, je suis entourée de bonnes fées, qui sont des championnes pour vous remettre du baume au coeur, qui vous inondent de mails et de sms d'encouragement (genre Yes you can!), et qui sont prêtes à vous consacrer leur pause déjeuner pour une petite séance de coaching et de conseils. Grâce à elles, à toutes leurs pensées positives, mais aussi grâce à Woody Allen et à la BBC, je suis venue, j'ai vu... et j'ai vaincu.
J'ai décroché mon tout premier (vrai) boulot, qui est exactement ce pour quoi j'ai été formée et que je n'osais même plus espérer. Les esprits chagrins me rétorqueront que ce n'est qu'un boulot provisoire, qui plus est payé au lance-pierres, mais vous en connaissez beaucoup qui ont la possibilité d'exercer le métier de leurs rêves ?
Vous comprendrez que je n'ai pas vraiment eu la tête à me lancer dans des expérimentations culinaires ces derniers temps. Je me suis contentée de recettes éprouvées**, quiches, salades, soupes (je ne vous dis pas combien de kilos de légumes j'ai épluchés et coupés en écoutant le dernier Biolay, un vrai bijou, qui passe en boucle dans ma cuisine actuellement), énooormes tranches de rumsteak du boucher, dont on recycle les restes en salade.
Salade aux restes de rumsteak (inspirée par Anaïk, qui s'y connaît en bon miam)
Il suffit de couper le reste de rumsteak en tout petits morceaux, de hacher une échalote, des câpres, des cornichons (ou pas, si comme moi vous n'aimez pas les cornichons), de la ciboulette, et de mélanger le tout avec de la salade verte. Puis vous arrosez votre salade avec une vinaigrette bien moutardée. Enfin, vous faites comme vous voulez. Ca m'est un peu égal, parce qu'en ce moment, je pense surtout à la petite Mingou de huit ans qui se rêvait "grammairienne" quand elle serait grande, et qui, là maintenant, est très très heureuse de voir son voeu se réaliser (en fait, je suis plutôt linguiste, mais la petite Mingou de huit ans ne pouvait pas connaître ce mot).
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* Que de chemin parcouru depuis ça... Amis losers, ne perdez jamais espoir. La lose, ça ne dure jamais toute la vie.
** Un soir, j'ai même servi - honte à moi - des spaghetti bolognaise à une reine des blogs.