jeudi 29 mai 2008

Un dimanche au Jardin des Plantes



Nous avons retrouvé, dimanche, une Nini espiègle et joyeuse. Qui court, saute, se cache, rit, nous fait des câlins (parce qu'on lui a manqué), râle (parce qu'elle a soif)... et pose des questions :



Images d'un dimanche avant la grisaille.



















Sinon, j'ai fait une découverte fondamentale ces temps-ci : la perfection est bien de ce monde.

lundi 19 mai 2008

Mets et mots d'amour ("Carnitas !")



Comme vous le savez certainement, je suis une fille pas très douée.
Non contente d'être une handicapée du célibat, même temporaire (encore que... je fais des progrès. Ces derniers jours, j'ai réussi à m'occuper de façon plus intelligente que la dernière fois. J'ai trouvé de la compagnie ; passé une soirée très agréable avec une crevette bien dorée ; papoté le même jour avec monsieur Bruno, pendant trois quarts d'heure, alors qu'il s'apprêtait à fermer ; dîné chez la plus gourmande des musicologues, où j'ai pu voir, toucher et entendre un luth en vrai, ainsi qu'apprendre une excellente nouvelle. Toute seule, je me serais sans doute laissée aller...), je suis également une handicapée de l'expression des sentiments.
C'est que dans la famille Mango, on n'est pas du genre démonstratif, à se dire des "je t'aime", des "tu m'as manqué", ou des choses obscènes de la sorte. Dans le domaine affectif, la réserve est de mise, et l'on préfère de loin les mets aux mots.
Ainsi, quand papa Mango me prépare, à la veille d'un départ en voyage, du mapo doufu, de l'omelette à la ciboulette chinoise, et/ou des dou sha bao, je sais ce qu'il veut dire, il n'y a pas besoin de mots.
Quand maman Mango nous reçoit le dimanche pour de vrais festins, ou bien quand elle me livre du lait de soja (maison) à domicile, il n'y a pas besoin de mots non plus.
Alors, c'est vrai, je suis comme eux. Pour dire "je t'aime" (argh, ça m'écorche la langue) à mon poulet, j'ai mon vocabulaire et mes mets d'amour : cookies moelleux, guacamole, truffade, macarons au chocolat, etc.
Et pour son retour après une (longue) semaine d'absence, j'ai sorti les carnitas, et tout ce qui va avec...
Est-il nécessaire que je traduise...?



Un jour de juin 2003, j'ai reçu un courriel intitulé "Carnitas !". Il venait d'un thésard en anglais (portant un nom à consonance slave, mais ayant des origines mexicaines, cherchez l'erreur) qui avait été mon binôme au stage de powerpoint pour doctorants quelques mois auparavant (stage poilant où on s'était marrés à faire des animations loufoques sur les diapos) et qui m'invitait à une fête chez lui, dans le 19ème. Au menu : carnitas, tortillas, salsa, etc.
C'est là que j'ai découvert les carnitas : une viande confite, fondante, la meilleure garniture qui soit pour les tacos.

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Carnitas ! / porc confit à l'orange (recette de Saveurs mexicaines)
pour 2 amoureux

500 g de viande de porc (échine et épaule)
150 g de saindoux
1 gousse d'ail
zeste d'1/4 d'orange (non traitée !)
jus de 2 oranges fraîchement pressé
1/2 c.s. rase de muscovado ou de sucre roux
1/2 c.c. d'origan sec

Détailler la viande en (gros) cubes et la saler.
Faire fondre 2 larges cuillérées à soupe de saindoux dans une (petite) cocotte en fonte (ou une casserole, si vous n'avez pas de cocotte en fonte).
Eplucher la gousse d'ail et la plonger dans le saindoux chaud (attention aux projections !).
Quand elle est bien dorée, la retirer avec une écumoire et la jeter.
Plonger les cubes de porc dans le saindoux et les saisir sur toutes les faces, puis les égoutter et les réserver.
Placer le reste du saindoux dans la cocotte.
Quand il est parfaitement fondu et bien chaud, remettre les cubes de porc dans la cocotte, et les faire cuire environ 1h30 à feu très très doux (pour que la viande soit bien moelleuse et confite).
Quand la viande est parfaitement tendre, la retirer de la cocotte et jeter le saindoux.
Remettre la viande dans la cocotte, ajouter le jus et le zeste d'orange, le sucre et l'origan, et faire cuire jusqu'à évaporation du liquide (soit 30 minutes, d'après Laurange). La viande doit être légèrement dorée et caramélisée.
Effilocher la viande et la servir avec des tortillas de maïs chaudes pour confectionner des tacos.

Remarque : j'ai obtenu des carnitas un peu croustillants, du fait de morceaux coupés trop petits. La prochaine fois, je les ferai plus gros.

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Salsa de chile de arbol / sauce aux piments de arbol (recette de Saveurs mexicaines aussi)
pour un (tout) petit bol

8 piments de arbol séchés (15 dans la recette originale, mais avec 8 on obtient déjà un résultat volcanique), à Paris on les trouve à l'Epicerie de Bruno
2 tomates
6 gousses d'ail
sel
huile

Couper les queues des piments et les débarrasser de leurs graines.
Rassembler les piments dans une petite casserole et les couvrir d'eau.
Porter à ébullition, éteindre et couvrir.
Laisser les piments se réhydrater une dizaine de minutes.

Faire griller 4 gousses d'ail non épluchées, dans une poêle à sec et à feu vif.
Quand elles sont bien dorées, les retirer du feu, et les laisser refroidir.
Les éplucher, retirer les parties noircies ainsi que les germes.

Eplucher les tomates (à l'aide de ce merveilleux ustensile, sinon, les plonger dans de l'eau bouillante quelques secondes, les passer sous l'eau froide avant de retirer la peau).
Mixer les tomates avec les piments (et leur eau), les gousses d'ail grillées et les gousses d'ail crues épluchées et dégermées, jusqu'à l'obtention d'une sauce lisse et homogène.

Faire chauffer un filet d'huile dans une petite casserole.
Y verser la sauce et la faire revenir jusqu'à ce qu'elle fonce et épaississe légèrement (une dizaine de minutes).

Servir cette sauce, chaude ou froide, avec des tacos, mais surtout : AVEC PARCIMONIE, car ce sont tout de même des piments de force 8/10.

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Guacamole (c'est par là)

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Tortillas
La recette n'était pas concluante, et puis j'ai oublié les modifications que j'ai apportées.
Donc pas de recette.

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Une fois que vous disposez de tous les ingrédients, il suffit de prendre une tortilla et d'y mettre :
- une mini cuillérée à café de salsa, bien étalée,
- du guacamole,
- des morceaux de carnitas,
- des lamelles d'oignon rouge,
- des feuilles de coriandre.
Ensuite, envelopper et déguster.



Voilà, la parenthèse est refermée.

mardi 13 mai 2008

Une journée chez Arlette (bis) et les gaufres liégeoises de la mamie de Marie



Une fois de plus, je me suis laissée entraîner chez les gauchistes.

Samedi, j'ai accepté d'accompagner mon révolutionnaire de poulet à la fête de LO, en échange de quoi il m'a promis moults truffade, churros, galette saucisse, assiette indienne, fraises, gâteaux, thé à la menthe, jus de fruits frais, gaufre, chocolat chaud, etc (je crois qu'il commence à bien me connaître).
Et il a tenu sa promesse (normal, c'est un (vrai) homme de gauche ;-)).

Nous sommes arrivés autour de midi, et comme il faisait déjà faim, nous avons commencé le parcours gastronomique par la traditionnelle galette saucisse,



que nous avons dégustée tout en découvrant le village médiéval.



Un nouveau stand a attiré notre attention : celui de Dame Cornélie, qui pétrissait son pain devant les visiteurs, et leur expliquait à quel point c'était simple de faire son pain soi-même (sans MAP, il va sans dire)...





Ensuite, place aux choses sérieuses : je me suis laissée tenter une fois de plus par le menu de l'Indoustand (tenu par la RATP). Kabab au curry, achards de légumes épicés, riz aux quatre parfums, halwa au safran (donné à mon poulet, because noix de coco : beurk beurk beurk) et nectar de mangue. Délicieux.



J'ai aussi pioché dans la double portion de truffade que mon poulet a réussi à obtenir après vingt bonnes minutes d'attente.



En dessert, il y eut une barquette de fraises, et pour faire passer tout ça, un thé à la menthe.



Après de telles bombances, une sieste s'est imposée à nous.



Cette année, point de carrousel de la connaissance : je n'avais aucunement envie de réfléchir, mais envie au contraire de me vider la tête (ah, les ravages de la thèse...) et de me remplir le ventre ;-).
En milieu d'après-midi, nous avons assisté aux facéties poético-philosophico-politico-burlesques de Gustave Parking, visité la librairie et la Cité du roman, avalé des litres de jus de fruits frais.
Et puis, dès que j'ai de nouveau eu un peu de place dans mon estomac, nous avons attaqué le goûter :



J'ai attendu presque une demi-heure pour la gaufre liégeoise, qui fut un poil décevante. J'ai apprécié la texture briochée, mais elle n'était finalement pas si sucrée que ça (j'ignore s'ils suivent scrupuleusement cette recette, mais je n'aurais pas dit non à un voile de sucre) et le côté caramélisé ne ressort pas tant que ça non plus, alors que l'odeur à la cuisson est vraiment délicieuse. Bref, pas aussi décadente qu'on ne l'annonçait.
Les churros, en revanche, n'ont jamais été aussi bons, et je ne parle pas du chocolat chaud, d'excellente qualité comme toujours.



Le marathon gourmand s'est terminé par une salade lyonnaise, puis une chorba à la tombée de la nuit, pendant le concert de Volo.



Nous sommes rentrés samedi soir, fatigués et repus.
Quand je pense à tout ce que je n'ai pas pu goûter (le confit social, les spécialités antillaises, les tapas, les crêpes canadiennes, etc), je regrette de n'avoir qu'un seul estomac.
Un point positif tout de même : mon poulet ne s'est pas fait draguer par Arlette, qui était absente ce jour-là ;-)

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Je profite de ce billet pour reparler de gaufre liégeoise et vous livrer une recette que j'ai reçue de Marie, une lectrice belge. Selon ses dires, il s'agit des "meilleures gaufres qui soient" (et là, ma conscience m'interdit de garder la recette que pour moi).
N'ayant toujours pas de gaufrier, je n'ai pas eu l'occasion de les tester. Mais il n'y a pas de raison pour qu'elles ne soient pas bonnes...

Les gaufres liégeoises de la mamie de Marie

600 g de farine tamisée
300 g de beurre (200 g de beurre + 100 g de margarine)
200 g de sucre perlé
100 g de sucre semoule
60 g de levure fraîche
3 oeufs entiers
1,5 dl de lait tiède
une pincée de sel et de la cannelle (selon ses goûts)

Faire un puits au milieu de la farine.
Dans ce puits, émietter la levure, y ajouter le lait tiède ainsi que le sucre semoule (et mélanger).
Laisser lever (pas d'indication de durée, mais selon Marie, la pâte doit être grumeleuse et avoir plein de petits trous ).
Ajouter ensuite les oeufs, le beurre ramolli/fondu, la cannelle et le sel.
Laisser lever la pâte 1h30, couverte d'un linge propre, dans un endroit relativement chaud.
Incorporer le sucre perlé et cuire.

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A part ça, je suis de nouveau seule, et cette fois-ci, c'est pour la semaine : monsieur est parti changer le monde. Si c'est pas malheureux d'être maquée avec un révolutionnaire...