Quelques heures avant de me vautrer en toute beauté sur le tapis roulant mécanique d'une grande enseigne de bricolage et de me détruire le pied gauche le jour même de mon anniversaire (tout ça parce que j'ai voulu descendre trop vite - mais heureusement, mes babies vernies sont intactes), il y eut un repas somptueux chez Azabu, en galante compagnie. Le service fut empreint d'une telle délicatesse que l'on se serait cru au Japon, le temps d'un repas. J'ai choisi un menu Obento, délicieux et raffiné.
Ca ressemblait à ça :
(Le dessin, c'est fantastique : ça vous permet de faire en 450 heures ce que vous pouvez obtenir en 0,05 secondes avec un appareil photo)
Un autre jour, malgré mon pied encore douloureux, je suis allée au pays de l'outrenoir.
D'abord, le gris du ciel et cette vue magique sur les toits de Paris.
Puis, les grandes toiles noires, d'où surgissent parfois un filet de lumière, un pan de couleur. Textures, contrastes, mouvements de pinceau...
J'ai beaucoup aimé l'utilisation du brou de noix, ainsi que l'idée d'un artiste qui se sert des mêmes outils que les peintres en bâtiment.
A deux pas du Centre Pompidou, devant une boutique qui vend de chouettes affiches de cinéma, j'aurais bien aimé engager la conversation avec un couple de Finlandais qui étaient en train de feuilleter des affiches sur un présentoir, mais bon, si c'était pour leur dire "En puhu suomea" (= "je ne parle pas le finnois"), j'ai pensé qu'il valait mieux s'abstenir finalement.
Pour les deux repas d'anniversaire à la maison (respectivement huit, et six personnes), j'ai servi des tatins d'oignons (mais avec des lardons à la place de la ventrèche), un osso buco (qui était encore meilleur deux jours après), un Pleyel avec de la glace vanille, un rogan josh parfumé et crémeux (moi aussi, j'ai fait un agneau d'anniversaire), et un gâteau au citron raté (on avait l'impression de manger de l'éponge).
En passant, j'ai mis tout le lundi à me remettre de ces presque dix heures passées en cuisine pendant le week-end.
L'osso buco, c'est une valeur sûre pour ce genre d'occasion : un plat délicieux qui a l'avantage de se préparer à l'avance et d'être encore meilleur réchauffé. On peut dire la même chose du rogan josh (merci Patoumi !).
Kashmiri rogan josh (recette trouvée chez Patoumi)
650 g d'épaule d'agneau coupée en (gros) cubes
1 gros oignon haché
4 échalotes hachées
3 gousses d'ail écrasées
5 grosses c.s. de pulpe de tomates
330 ml de lait ribot/fermenté
5 c.s. de crème fraîche
1 cube de bouillon de légumes bio
500 ml d'eau
Pour la pâte d'épices :
un gros pouce de gingembre râpé
1 c.s. de poivre blanc et noir moulu
1,5 c.c. de garam massala
2 c.c de cumin moulu
1,5 c.c. de cardamome verte moulue
1 c.c. de graines de pavot
2 c.c. de coriandre moulue
1 c.c. de curcuma
1/3 c.c. de macis moulu
1/2 c.c. de piment de cayenne
1 piment rouge haché
Préparer une pâte en mélangeant toutes les épices dans un mortier et en ajoutant un peu d'eau et de sel. Laisser reposer.
Faire dorer l'agneau dans de l'huile.
Reserver au chaud, jeter l'excédent d'huile et faire revenir dans la même cocotte l'oignon, l'ail et les échalotes. Les faire légèrement brunir avant d'ajouter la pulpe de tomate et la moitié de la pâte d'épices. Bien mélanger, laisser cuire un peu et ajouter environ 400 ml de bouillon préparé en diluant le cube dans de l'eau chaude. Couvrir et laisser mijoter environ dix minutes.
Ajouter alors les cubes d'agneau, puis le lait ribot et la crème fraîche.
Faire cuire à feu très doux pendant quatre heures en surveillant bien que le fond n'attache pas. Rajouter du bouillon si besoin, et (le reste) de la pâte d'épices si l'ensemble ne vous paraît pas assez relevé.
Servir avec du riz basmati et un peu de coriandre ciselée si vous aimez (j'ai aussi servi des rondelles de courgettes grillées avec, c'était très bien).
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N.B. : Depuis, il y a eu un rendez-vous chez mon kiné/ostéo (diagnostic : "petite déchirure") et un massage au Nifluril qui m'a un peu remise d'aplomb :-)