Un midi, en semaine, il y eut un bol de ramen au kimchi chez Higuma (pendant que j'attendais ma commande, le monsieur de la table voisine s'est tourné vers moi et m'a dit que j'étais jolie, ce qui m'a laissée pantoise - je ne peux même pas dire qu'il a des goûts bizarres, parce que je l'ai entendu dire beaucoup beaucoup de bien de Benjamin Biolay* à la personne qui l'accompagnait, alors bon...).
Un soir où personne ne m'attendait à la maison, c'étaient des ramen aux poireaux pimentés, dans une échoppe de la même rue.
Besoin de chaleur et de piquant.
La même semaine, j'ai partagé un repas japonais délicat et raffiné avec une personne chère, que je regrette de ne pas voir plus souvent. D'ailleurs, c'est à cause d'elle, cette envie subite et irrépressible de ramen.
Et puis, il y eut plein d'autres choses : un sandwich confectionné avec un pain exquis ; deux parts du meilleur flan de la terre (commandées la veille par téléphone sur les bons conseils de Claire, ce qui m'a permis d'esquiver la file d'attente et de passer devant tout le monde - très très jouissif) ; des litres de thé coréen au yuzu ; un déjeuner solitaire dans un lieu très couru de la rue des Martyrs, où j'ai pu apercevoir une dinde écrivaine, entourée de trois autres dindes (et figurez-vous que j'ai recroisé cette même personne trois jours plus tard, à nouveau entourée de dindes) ; un goûter au Loir, où je n'avais plus mis les pieds depuis une éternité (et où il n'y avait plus de tarte à l'orange, mais j'ai pris un "muffins" (sic) aux épices et à l'orange qui s'est révélé délicieux). Et aussi une journée lumineuse avec Claire, qui m'a révélé tout récemment qu'elle avait testé 50 recettes d'ici (waouh ! mais ce n'est rien comparé aux 100 recettes testées chez Loukoum°°°).
Tous ces plaisirs frivoles ne sont sans doute pas très raisonnables quand on sait que la spirale de la lose va reprendre dans trois mois : re-Pôle Emploi, re-petites annonces, re-vaches maigres, re-moral à zéro (si vous voulez des cours de ratage de vie, appelez-moi)...
Ca me tourmente un peu.
La cuisine du quotidien se résume à peu de chose actuellement. Les nouvelles recettes sont rares (mais je tiens tout de même à signaler les orecchiette alla barese, dont vous avez forcément entendu parler, ainsi qu'une salade de chou-fleur et pomme granny fraîche et surprenante).
Et toujours cette envie de nouilles...
Udon au boeuf épicé de Wagamama
(recette tirée de ce livre)
(ma photo est mille fois moins belle que celle du livre, j'en suis accablée)
pour 2 personnes
300 g de nouilles udon (initialement : 200 g)
200 g de rumsteak en lanières
1 c.s. de fécule de maïs
3 c.s. de sauce soja (Kikkoman par ex.) (initialement : 1 c.s.)
2 c.s. d'huile neutre
3 cm de gingembre frais pelé et râpé
4 poignées de feuilles de blette coupées en grosses lanières (initialement : des pousses d'épinards)
2 tiges de ciboule en tronçons de 4 cm
1 petit piment rouge épépiné et finement émincé
2 c.s. d'huile de sésame
1 c.c. de graines de sésame rapidement grillées à sec dans une poêle chaude
Faire cuire les nouilles selon les instructions données sur l'emballage. Les égoutter et les rafraîchir.
Dans un bol, mélanger le boeuf, la fécule et 1 c.c. de sauce soja. Réserver.
Chauffer l'huile (neutre) dans un wok (ou à défaut une sauteuse) et faire cuire le gingembre pendant 30 secondes.
Ajouter le boeuf et faire cuire 2 minutes.
Ajouter les épinards, la ciboule, 1 c.s. d'eau et faire tomber les légumes pendant 1 minute.
Ajouter 2 c.s. de sauce soja et le piment. Goûter et rectifier l'assaisonnement.
Incorporer les nouilles et mélanger intimement (j'adore cette expression !).
Servir arrosé d'huile de sésame et saupoudré de graines de sésame.
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* Figurez-vous que Benjamin B. n'a eu que 2 victoires de la musique, et que celle de la chanson originale a été remportée par une guimauve dégoulinante innommable. C'est un scandale.