dimanche 5 octobre 2008

My home is nowhere without you (à propos de tartes et de caresses)



Que dire ?
Telle est la question que je me pose depuis des semaines.
Tandis que je peine à mettre un point final à ma thèse, je me rends compte que je n'ai plus rien à dire. Je n'arrive plus à aligner les mots. La thèse a asséché ma plume.
Pourtant, les choses à raconter ne manquent pas.

Une rencontre avec une jeune fille qui lit dans les pensées, mais qui menace de bouder quand on veut lui offrir un joli sac pliable pour les courses.



Le plaisir de réécouter de vieux vinyles, comme pour réveiller des souvenirs d'enfance.



Le goût de la lecture, disparu durant toutes ces années de thèse, et enfin retrouvé.



La lumière changeante du ciel, qui ne cesse de m'émerveiller.



Une pensée nostalgique pour un blog dont les dessins et les billets hebdomadaires me faisaient hurler de rire.


(pour voir la recette, cliquer sur la photo)

Alors que pour certaines, la vie va pouvoir se faire sans déménagement, nous nous apprêtons à quitter bientôt notre appartement parisien. En ce dernier week-end solitaire à l'abbé Carton, je me suis sentie d'humeur à confectionner cette tarte qui, paraît-il, est une caresse. Chaque geste fut imprégné de langueur, de nostalgie, du manque de l'autre. Sophie Brissaud a raison : c'est une recette qui demande de la délicatesse.

En réalité, les pêches blanches furent remplacées par des pommes, préparées un peu comme dans la recette de l'apple pie.

Une tarte (aux pommes) "qui est une caresse"
(inspirée de ces deux recettes)



pour un moule à tarte de 24 cm de diamètre

Pour la pâte :
250 g de farine
150 g de beurre bien froid
1 grosse pincée de sel
de l'eau glacée

Pour la garniture :
7-8 petites pommes
50 g de sucre vanillé
50 g de cassonade
2 c.c. de cannelle en poudre
1/2 c.c. de gingembre en poudre
1 c.s. de rhum blanc
15 g de beurre
4 c.s. d'eau
zeste d'1/2 orange (facultatif)

un peu de semoule fine de blé dur

La pâte :
Verser la farine dans un saladier et y ajouter le beurre coupé en lamelles.
Avec deux couteaux, mélanger la farine et le beurre jusqu'à l'obtention d'une poudre à l'aspect de semoule.
Ajouter l'eau par petites cuillérées, en continuant à mélanger au couteau. Arrêter quand la pâte commence à s'amasser en gros morceaux.
Avec les deux mains, prendre la pâte et la serrer pour la compacter un peu.
La séparer en deux pâtons, les envelopper chacun dans du film étirable et les laisser reposer au frais au moins 1/2 heure.

La garniture :
Peler, évider et couper les pommes dans la largeur en tranches d'1 cm d'épaisseur.
Dans un bol, mélanger les sucres et les épices.
Saupoudrer les pommes de ce mélange en prenant soin de sucrer chaque tranche.
Chauffer le beurre dans une grande poêle, et y ajouter les pommes.
Verser le rhum et l'eau et laisser cuire à feu moyen jusqu'à ce que les pommes soient tendres (mais pas trop cuites).
Ajouter le zeste, mélanger et laisser refroidir.

(La pâte et la garniture peuvent se préparer la veille)

Montage et cuisson :
Préchauffer le four à 180 °C.
Sortir les deux pâtons du réfrigérateur. Etaler le premier pâton au rouleau en un disque fin, entre une feuille de papier sulfurisé et un film transparent. Le déposer dans un moule à tarte et foncer légèrement.
Abaisser le second disque.
Saupoudrer la première abaisse de semoule et ajouter les pommes.
Recouvrir avec la seconde abaisse, en la centrant bien.
Sceller les bords en repliant les deux pâtes ensemble (vers l'intérieur, mais dans l'autre sens, ça marche aussi).
Avec la pointe d'un couteau, pratiquer quelques incisions autour du centre.
Recouvrir les bords de papier aluminium et enfourner environ 40 minutes (durée variable selon le four), jusqu'à coloration homogène de la pâte, beige clair.
Sortir la tarte du four et laisser tiédir.
Saupoudrer éventuellement d'un voile de sucre glace avant de déguster tiède.

24 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah voilà des nouvelles... Déjà dans les cartons alors ? Voilà bien longtemps que je n'ai pas fait de tarte aux pommes de ce genre. Elle semble parfaite, surtout pour accompagner cette météo et la poésie de Shakespeare. Bises et plein de pensées pour cette fin de thèse douloureuse...

loukoum°°° a dit…

Ca fait du bien de lire un peu de tes nouvelles... Tes billets me manquaient.
Je te souhaite de vite mettre un point final à cette thèse pour pouvoir passer avec soulagement à autre chose (un peu comme moi même si ça reste différent...) et je te souhaite d'avoir moins de cartons que moi à déménager ;)

Anonyme a dit…

drôlement contente de te relire. Je te souhaite plein de bonnes choses. Bises,
Lisanka

Anonyme a dit…

une caresse en guise de tarte, c'est plutôt tentant :)
je connais une autre thésarde qui s'est lassée aussi, qui est à sec, et qui se demande où elle va, quand à toi, je te dirais "va où tes cartons te portent" :)
La sieste me manque aussi

Anonyme a dit…

Voilà une plume pas si rouillée que ça...bon courage pour cette fin de thèse!

Anonyme a dit…

Courage pour la fin de thèse! Je suis dans la même situation... et j'ai passé l'été à tenter de t'identifier à la BnF, du côté des salles U et V. D'ailleurs, je vais devoir y retourner - si je survis à la reprise des cours.
C'est difficile, les derniers mois, mais cela fera du bien de passer à autre chose! Le point final n'est pas loin, j'en suis certaine!
Pernette.

Anonyme a dit…

Bonjour Mingou,
tu n'as pas aimé "l'élégance du hérisson?" Qu'est-ce qui t'a déplu en particulier?
Merci pour ces si jolis billets.
Anne-Cécile

Anonyme a dit…

Le sac a été admiré au marché héhé :-)

Mingoumango (La Mangue) a dit…

Natalia : Euh non... ce n'est pas pour tout de suite. En fait, les travaux n'ont même pas encore commencé... Mais on y sera avant Noël, c'est sûr.
Cette fin de thèse est effectivement douleureuse, d'où ma double défection... mais il faut que je te fasse goûter à ces dan tat ! Et à tout ce que tu veux, d'ailleurs, si ton estomac le supporte...

Loukoum°°° : Merci pour ces encouragements (qui ne sont pas de trop). Le point final ne devrait pas tarder à se montrer. Mais pour les cartons, rien n'est moins sûr. J'ai beau ne pas fréquenter les vide-greniers, j'ai amassé en quatre ans une quantité impressionnante de vaisselle et d'ustensiles de cuisine...

Lisanka : Merci. Je te souhaite plein de courage également pour tes oraux.

Marion : Oui, cette recette m'a tout de suite plu, et j'attendais le bon moment pour la faire.
J'aimerais que tu aies raison, mais malheureusement, c'est moi qui vais porter les cartons plutôt que l'inverse ;-)
Tu es la reine du harcèlement, dommage que ça ne marche pas ;-)

Mayacook : C'est gentil de me dire ça, mais le fait est que je me sens vid(é)e. Et merci pour les encouragements.

Pernette : En fait, j'y vais de façon assez irrégulière depuis la réouverture... Mais on devrait arriver à se croiser un de ces jours. Si tu crois me reconnaître (j'ai une tête de hamster), n'hésite pas à te manifester.
Bon courage à toi aussi.

Anne-Cé : Alors, il y a beaucoup de choses que je n'aime pas dans ce livre. Je le trouve très prétentieux, le style est pédant et insupportable, la syntaxe horriblement alambiquée (et justement, la syntaxe, c'est un peu mon domaine...), et les deux personnages principaux sont antipathiques, sans cesse en train de juger les autres. Par ailleurs, l'auteur n'évite pas les clichés (riches = méchants et superficiels, intellectuels = bons et forcément intéressants).
Ca va, je n'ai énervé personne...?

Boudoumi : Quant à moi, il ne me quitte plus.
Mais quand même, quand je repense à toute cette comédie que tu m'as faite... ;-)

~marion~ a dit…

En lisant ton titre j'ai pensé que tu allais parler d'amour, en lisant ton billet j'ai compris que ce serait d'un amour de tarte aux pommes! Je n'ai encore jamais fait de tarte comme un Pie mais pourtant vu d'ici, cela a l'air exquis...

(les chéchés) a dit…

du courage, alors, pour finir tout cela et commencer à vivre autre chose... tes billets sont précieux aussi, doux comme des caresses pour ce début de semaine trop froid... du courage, pour un dimanche avec un loukoum et une patoumi... merci...

Gracianne a dit…

Ca reviendra, ce n'est jamais vraiment parti. Debarrasse toi vite de cette these, qu'on aille se faire des pique-niques au bord de la Seine.
Les pie-doudou, c'est si bon. Elle est belle en effet cette recette de ptipois.
et j'ai crie, crie-e, La sieste, pour qu'elle revienne.

Mingoumango (La Mangue) a dit…

~marion~ : Oui, mais je parlais d'amour aussi ;-)

Les chéchés : Merci, c'est en effet un peu dur en ce moment...
J'ai hâte de pouvoir me libérer pour qu'on puisse se rencontrer en vrai.

Gracianne : Oui, c'est le mot : s'en débarrasser. Tu sais, je n'en peux plus...
Le texte de Ptitpois m'avait vraiment charmée. En plus, moi qui ai un peu de mal à mélanger et pétrir avec les mains, j'ai adoré la technique des couteaux. Ca fait une pâte incroyable ! (je me demande même si je ne vais pas l'utiliser comme pâte "feuilletée" express...)
Tu crois que la Sieste reviendra un jour ?

betterave.urbaine a dit…

Je me joins au choeur pour te dire aussi ...

-> que c'est bien de lire un billet de toi
-> que je t'envoie un peu de force par les airs pour continuer
-> que finir c'est toujours difficile et un peu triste
-> que je mangerai bien une part de cette belle tarte avec toi et un bon thé
-> que les cartons c'est poussiéreux et pas drôle, mais que quand on peut les déballer pour refaire un nouveau coin joli, c'est tellement bien...

rien de bien original, mais un peu de courage d'ici, aussi.

Gracianne a dit…

Je ne sais pas, ca fait si longtemps maintenant. Mais qu'est-ce que ca me ferait plaisir, qu'est-ce au'elle a pu me faire rire!
J'ai fait un apple pie une fois, meme type de recette de pate, au robot tout simplement. quand on ne travaille pas trop la pate, et qu'on utilise le beurre tres froid, a la cuisson ca fait un feuillete delicieux.
Bref, courage!

Botacook a dit…

Ces 2 recettes d'apple pie me plaisaient aussi...
La fin de ta thèse, comme tu en parles, sonne comme un glas... J'espère que tu y mettras vite un point final pour passer à autre chose mais aussi rester toujours la même, telle qu'on t'apprécie, avec ces beaux billets si agréables à lire...
PS : je viens de passer en 2e année de thèse... souhaite-moi bonne chance! lol ;)

Unknown a dit…

petit clin d'oeil sur mon blog http://lemondedebblinou83.blogspot.com/2008/10/le-tag-des-7-familles.html

Flo Bretzel a dit…

Je n'ai pas mangé d'apple pie depuis...des années. A vrai dire, j'avais oublié cette recette mais là en voyant ta photo, une envie subite là tout de suite!

Mingoumango (La Mangue) a dit…

Betterave urbaine : Des mots qui font chaud au coeur. Merci.

Gracianne : Oui, je me souviens de ton apple pie. Je n'avais pas noté la recette parce que je me disais que sans robot, c'était impossible... alors qu'en fait c'est tout à fait faisable. J'adore ce feuilleté, c'est incroyable.

Botacook : Je savais que les fins de thèse étaient difficiles, mais à ce point-là, non. Je te souhaite tout le courage du monde, tu en auras besoin.

Linou : Merci pour cette récompense, j'en suis très flattée :-D

Flo Bretzel : Dis-moi ce que tu en penses, si tu la testes...

Botacook a dit…

Je ferai de mon mieux mais franchement, j'ai plusieurs fois eu envie de jeter l'éponge...

Alhya a dit…

pour ma part, c'est le blocage complet et un tournant. je ne sais pas ce qu'il en ressortira et pour la première fois en 5 ans j'arrive à un stade d'épuisement qui me fait penser que peut être je ne terminerai pas, tout en sachant pertinemment au fond de moi qu'il faut en finir. L'évolution de ma pensée au cours de ces 5 ans, l'évolution du sens de la vie, et surtout de mon regard sur lui fait que le début n'est plus du tout en conformité avec la suite et que je suis obligée, pour en finir, de reprendre le début. Et là, c'est le "non, je n'y arrive pas" qui prend le dessus... oui, la thèse est une drôle d'aventure, si elle n'était pas si dure en ce moment... mais comme toi, je n'ai jamais trouvé la vie si belle autour.

Anonyme a dit…

Ouah hou... cette "American Pie" à l'air à tomber par terre.
Merci.

Yann
http://saveursetcouleurs.over-blog.com

VanessaV a dit…

Il y a tant de chose dans tes billets... même si....
C'est à chaque fois une atmosphère, délicate, en ce moment... mais pour nous n'arrête pas comme le blog du mouton en pleine sieste...
et courage pour ce nouveau départ et ce point final.

Mingoumango (La Mangue) a dit…

Botacook : Combien de fois un thésard a-t-il envie de jeter l'éponge pendant toutes ses années de thèse...? Je crois que c'est inévitable. Le tout est d'arriver à surmonter ça.
COURAGE !

Alhya : La fin de thèse est vraiment un moment bizarre...
TIENS BON !

Yann : Ah oui, c'est une american pie, je n'y avais pas pensé en ces termes...

Vanessa : Merci pour ces mots réconfortants. Je n'arrête pas le blog. Je suis sûre que lorsque la thèse sera vraiment finie, ce sera plus facile...