
Lundi matin. Avant d'installer mon salon de coiffure temporaire dans la salle de bain, je me dis qu'un peu de musique serait la bienvenue : mon choix se porte sur la playlist de l'année écoulée (nommée "0- NOW"), que je n'ai pas écoutée depuis plusieurs semaines.
Une fois en tenue (d'Eve - c'est le plus pratique...), chauffage à proximité et papier journal étalé sur le sol, je laisse courir les ciseaux sur ma tête.
Nantes et
Jimmy me ramènent à l'automne dernier. Je vois les images si clairement que j'ai l'impression d'y être à nouveau : je revois les journées à la
BN, les innombrables
paniers repas, les
churros et les
soupes, cette chouette
journée qui eut lieu dans un contexte un peu chaotique... Mais ce n'est pas tout. Je revois tous les hivers précédents passés dans cet appartement... que nous quittons bientôt.
Je suis prise d'une vague de nostalgie, qui me surprend par sa violence.
C'est idiot, mais je suis triste de partir. Triste de quitter ce quartier que j'ai appris à connaître et que j'aime tant : avec ses boulangeries à foison, ses innombrables petits commerces, sa vie de quartier. Le pain "oléron" du Plaisir des Roys, le pain au chocolat du Moulin de la Vierge, le beurre de Pascal Beillevaire, les frites et la blanquette du 14 juillet me manqueront, tout comme le café des frères indiens et les peluches de monsieur Anton. Et tant de choses encore...
Je suis triste à l'idée qu'un jour, ce quartier me soit étranger, parce que c'est inévitable : le temps efface les souvenirs et les anciennes habitudes.
Aussi loin que je me souvienne, cela a toujours été ainsi : chez moi, la nostalgie pointe le bout de son nez avant même que les choses ne se terminent.
Pourtant, je devrais me réjouir de ce qui m'attend. Bientôt, je pourrai prendre des douches dans une salle de bain bien chauffée et l'eau sera tout de suite à la bonne température. J'aurai 4 (!) plaques de cuisson (contre une seule aujourd'hui), ainsi qu'un vrai
four : un luxe inouï. Je n'aurai plus à passer l'hiver emmitouflée dans des couvertures. C'est plutôt chouette, non ?
Pour fêter ça, je vous livre une recette en or, promise
depuis quelque temps déjà. Une valeur sûre, qui figurerait sans problème dans le top 10 de nos recettes préférées.
Travers de porc
pour 2 amoureux carnivores
700 g de
travers de porcune dizaine de rondelles de
gingembre2 tiges de
ciboule, fendues en deux puis coupées en 2-3 tronçons
2 c.s. de
mielPour la marinade :
1 c.s. de
sauce soja2-3 c.s. de
sauce d'huître2-3 c.s. de
sauce hoisin1 c.s. de
vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)
La veille pour le lendemain (ou le matin pour le soir) :
Dans un grand plat allant au four, mélanger les ingrédients pour la marinade.
Ajouter les travers de porc, découpés en 4-5 morceaux, les enrober de la marinade, filmer et mettre au frais.
Le lendemain (ou le soir même) :
Préchauffer le four à 200 °C (environ).
Ajouter le gingembre et la ciboule au fond du plat.
Enfourner pendant 2 heures environ, en retournant régulièrement les morceaux et en les recouvrant de marinade.
Une fois que les morceaux sont cuits, les badigeonner de miel, et laisser cuire encore 5-10 minutes.
Couper entre chaque os, et servir avec du riz blanc.
En bref, une recette aussi mortelle et aussi simple à faire que le
poulet au gingembre et au citron.

