
Comme vous le savez certainement, je suis une fille pas très douée.
Non contente d'être une
handicapée du célibat, même temporaire (encore que... je fais des progrès. Ces derniers jours, j'ai réussi à m'occuper de façon plus intelligente que la dernière fois. J'ai trouvé de la compagnie ; passé une soirée très agréable avec une crevette bien dorée ; papoté le même jour avec monsieur Bruno, pendant trois quarts d'heure, alors qu'il s'apprêtait à fermer ; dîné chez la plus gourmande des musicologues, où j'ai pu voir, toucher et entendre un luth en vrai, ainsi qu'apprendre une excellente nouvelle. Toute seule, je me serais sans doute laissée aller...), je suis également une
handicapée de l'expression des sentiments.
C'est que dans la famille Mango, on n'est pas du genre démonstratif, à se dire des "je t'aime", des "tu m'as manqué", ou des choses obscènes de la sorte. Dans le domaine affectif, la réserve est de mise, et l'on préfère de loin les mets aux mots.
Ainsi, quand papa Mango me prépare, à la veille d'un départ en voyage, du
mapo doufu, de l'
omelette à la ciboulette chinoise, et/ou des
dou sha bao, je sais ce qu'il veut dire, il n'y a pas besoin de mots.
Quand maman Mango nous reçoit le dimanche pour de vrais festins, ou bien quand elle me livre du lait de soja (maison) à domicile, il n'y a pas besoin de mots non plus.
Alors, c'est vrai, je suis comme eux. Pour dire "je t'aime" (argh, ça m'écorche la langue) à mon poulet, j'ai mon vocabulaire et mes mets d'amour :
cookies moelleux,
guacamole,
truffade,
macarons au chocolat, etc.
Et pour son retour après une (longue) semaine d'absence, j'ai sorti les carnitas, et tout ce qui va avec...
Est-il nécessaire que je traduise...?

Un jour de juin 2003, j'ai reçu un courriel intitulé "Carnitas !". Il venait d'un thésard en anglais (portant un nom à consonance slave, mais ayant des origines mexicaines, cherchez l'erreur) qui avait été mon binôme au stage de powerpoint pour doctorants quelques mois auparavant (stage poilant où on s'était marrés à faire des animations loufoques sur les diapos) et qui m'invitait à une fête chez lui, dans le 19ème. Au menu : carnitas, tortillas, salsa, etc.
C'est là que j'ai découvert les carnitas : une viande confite, fondante, la meilleure garniture qui soit pour les tacos.
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Carnitas ! / porc confit à l'orange (
recette de
Saveurs mexicaines)
pour 2 amoureux
500 g de
viande de porc (échine et épaule)
150 g de
saindoux1 gousse d'
ailzeste d'1/4 d'
orange (non traitée !)jus de 2
oranges fraîchement pressé
1/2 c.s. rase de
muscovado ou de
sucre roux1/2 c.c. d'
origan secDétailler la viande en (gros) cubes et la saler.
Faire fondre 2 larges cuillérées à soupe de saindoux dans une (petite) cocotte en fonte (ou une casserole, si vous n'avez pas de cocotte en fonte).
Eplucher la gousse d'ail et la plonger dans le saindoux chaud (attention aux projections !).
Quand elle est bien dorée, la retirer avec une écumoire et la jeter.
Plonger les cubes de porc dans le saindoux et les saisir sur toutes les faces, puis les égoutter et les réserver.
Placer le reste du saindoux dans la cocotte.
Quand il est parfaitement fondu et bien chaud, remettre les cubes de porc dans la cocotte, et les faire cuire environ 1h30 à feu très très doux (pour que la viande soit bien moelleuse et confite).
Quand la viande est parfaitement tendre, la retirer de la cocotte et jeter le saindoux.
Remettre la viande dans la cocotte, ajouter le jus et le zeste d'orange, le sucre et l'origan, et faire cuire jusqu'à évaporation du liquide (soit 30 minutes, d'après Laurange). La viande doit être légèrement dorée et caramélisée.
Effilocher la viande et la servir avec des tortillas de maïs chaudes pour confectionner des tacos.
Remarque : j'ai obtenu des carnitas un peu croustillants, du fait de morceaux coupés trop petits. La prochaine fois, je les ferai plus gros.
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Salsa de chile de arbol / sauce aux piments de arbol (
recette de
Saveurs mexicaines aussi)
pour un (tout) petit bol
8
piments de arbol séchés (15 dans la recette originale, mais avec 8 on obtient déjà un résultat volcanique), à Paris on les trouve à
l'Epicerie de Bruno2
tomates6 gousses d'
ailselhuileCouper les queues des piments et les débarrasser de leurs graines.
Rassembler les piments dans une petite casserole et les couvrir d'eau.
Porter à ébullition, éteindre et couvrir.
Laisser les piments se réhydrater une dizaine de minutes.
Faire griller 4 gousses d'ail non épluchées, dans une poêle à sec et à feu vif.
Quand elles sont bien dorées, les retirer du feu, et les laisser refroidir.
Les éplucher, retirer les parties noircies ainsi que les germes.
Eplucher les tomates (à l'aide de
ce merveilleux ustensile, sinon, les plonger dans de l'eau bouillante quelques secondes, les passer sous l'eau froide avant de retirer la peau).
Mixer les tomates avec les piments (et leur eau), les gousses d'ail grillées et les gousses d'ail crues épluchées et dégermées, jusqu'à l'obtention d'une sauce lisse et homogène.
Faire chauffer un filet d'huile dans une petite casserole.
Y verser la sauce et la faire revenir jusqu'à ce qu'elle fonce et épaississe légèrement (une dizaine de minutes).
Servir cette sauce, chaude ou froide, avec des tacos, mais surtout : AVEC PARCIMONIE, car ce sont tout de même des piments de force 8/10.
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Guacamole (c'est
par là)
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TortillasLa recette n'était pas concluante, et puis j'ai oublié les modifications que j'ai apportées.
Donc pas de recette.
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Une fois que vous disposez de tous les ingrédients, il suffit de prendre une
tortilla et d'y mettre :
- une mini cuillérée à café de
salsa, bien étalée,
- du
guacamole,
- des morceaux de
carnitas,
- des lamelles d'
oignon rouge,
- des feuilles de
coriandre.
Ensuite, envelopper et déguster.

Voilà, la parenthèse est refermée.