
Cinq jours avec la famille Crevette, dans leur maison de campagne.
Ce fut bref, mais intense.

Des visites, des repas sur la terrasse, la cuisine généreuse de maman et papa Crevette, la saveur incomparable de magrets cuits dans l'âtre, une partie de Trivial Pursuit où nous apprîmes, entre autres choses, que Stanley Kubrick avait tourné Les parapluies de Cherbourg après 2001, Odyssée de l'espace, une météo capricieuse, des parties de raquette à la plage pour se réchauffer avant une baignade dans une mer à 17 °C, des overdoses de chouchous, des cocktails de fruits gigantesques après la plage, une dégustation de zezettes sur le marché de Saint-Chinian (au bord du Vernazobre), un repas exquis à la Raffinerie à Béziers, des discussions - dont une jusqu'au bout de la nuit avec Crevette, en chuchotant comme des gamines -, des fous rires, beaucoup.
Et le concert de Björk à Nîmes.

Sa musique est entrée dans ma vie il y a dix ans, et ne m'a plus quittée depuis.
Se promener dans les ruelles de Nîmes au son de sa voix au moment des répétitions, être accueillie par un arc-en-ciel en arrivant aux arènes, se lancer dans d'interminables olas, entendre sa voix nue clamer au milieu des arènes "I love him, I love him, I love him, I love him" (Pagan Poetry), avoir la chair de poule dès les premières notes de Jóga... : c'est ce que j'appelle le bonheur.
Puis, voir le concert se transformer en une immense rave party sur les deux derniers morceaux... Ce qui donne à peu près ça :
Raise your flag! higher higher!
Raise your flag! higher higher!
Raise your flag! higher higher!
Raise your flag! higher higher!
DECLARE INDEPENDENCE!
DON'T LET THEM DO THAT TO YOU!
DECLARE INDEPENDENCE!
DON'T LET THEM DO THAT TO YOU!
DECLARE INDEPENDENCE!
DON'T LET THEM DO THAT TO YOU!
etc.
Le tout sur fond de boum boum boum.
J'ignorais à quel point cela pouvait être jouissif (surtout sur ces paroles...). Pour la première fois de ma vie, j'ai connu la transe des raveurs... J'en suis sortie ivre de bonheur.
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Pour prolonger un peu ces (courtes) vacances, un dessert qui fut très apprécié à la Raffinerie : le pot au chocolat, qui est une sorte de mi-cuit (vraiment à peine cuit), servi dans un verre Gigogne Duralex (vous savez, ces verres de cantine au fond desquels on peut lire son âge...), recouvert de crème fouettée (beurk) et accompagné d'une boule de glace vanille servie dans ce qui ressemble à un photophore Ikéa. Un dessert venu à point nommé combler une envie irrésistible de chocolat...
Pots explosifs au chocolat (un peu comme à la Raffinerie)
pour 3 pots
100 g de chocolat noir de couverture
50 g de beurre
3 oeufs
50 g de sucre blond de canne
30 g de farine
Dans un saladier, faire fondre le chocolat et le beurre (au micro-ondes ou au bain-marie).
Ajouter les oeufs (un par un), le sucre et la farine en mélangeant bien entre chaque ingrédient.
Verser la pâte dans des petits verres Duralex (ou, à défaut, des petits ramequins, auquel cas il faut 4 ramequins) et mettre au congélateur pendant une heure AU MOINS (cette étape est indispensable pour éviter que le pot ne cuise trop vite et qu'il ne se craquèle trop).
Préchauffer le four à 210 °C.
Enfourner 10 à 12 minutes (un peu moins pour des ramequins).
Laisser tiédir quelques minutes avant de déguster, devant le plus beau clip du monde (ou comment obtenir tant de sensualité avec des robots...).

(Recette inspirée du Juste cuit de Christophe Felder)