
La semaine dernière, j'ai eu envie d'
osso buco.
La meilleure idée du siècle (si vous êtes à la recherche d'idées géniales, appelez-moi), c'est de démarrer la recette à J-2 au soir, de couper tous les légumes en minuscules morceaux et de mettre le tout au frais pour la nuit. Le lendemain matin (J-1 donc), j'ouvre le réfrigérateur et l'odeur puissante d'oignon me saisit : impossible de laisser ça une minute de plus au frigo. C'est ainsi qu'entre le shampooing du matin et un petit déjeuner express, je me lance dans une opération retour de petits légumes dans une grande poêle, et après cela, n'ayant plus le temps d'une douche (n'allez pas croire que je ne me lave pas, je suis plutôt partisane de la douche du soir, qui me paraît beaucoup plus logique) ni d'un second shampooing, je pars au travail nimbée d'un persistant parfum d'oignon (pensez-vous que ce soit une raison suffisante pour se mettre en arrêt maladie ?).
Ce jour-là, j'ai prié très fort pour que le patron ne vienne pas me faire la bise comme tous les matins (les rares filles de la boîte ont cette chance).
Et je vous le donne en mille : il EST VENU ME FAIRE LA BISE.
S'il n'était pas enrhumé ce jour-là, il est fort possible que j'aie anéanti toutes mes chances de voir mon CDD prolongé.
Ce même jour, au tea time, il y eut une galette des rois, gentiment offerte par un des membres du groupe. Une fois la galette terminée et le roi couronné, nous nous sommes mis à faire les mots fléchés du journal gratuit. Le remplissage intégral de la grille dura vingt bonnes minutes et nécessita le recours de cinq cerveaux bac +5 (c'est une moyenne). Le soir même, dans le métro, la jeune femme assise à ma gauche remplit quasiment la grille à elle seule entre Saint-Lazare et Bibliothèque (comprendre : en quinze minutes à peine).
Le lendemain, il y eut de nouveau des galettes des rois, mais offertes par le patron cette fois.
Et puis au retour du week-end, ce fut mon tour d'en apporter
une.
Mais nous ne passons pas notre vie à organiser des goûters. Il y a aussi les batailles de peluches (sur le bureau de mon voisin, le
développeur de l'Internet, il y a un lion déguisé en tigre), les tournages vidéo de feuilles de thé tourbillonnant dans la théière ou de spots avec travelling avant comme sur Arte.
Et puis, quand on s'ennuie, on se lance dans un truc fou qui s'appelle le travail.
Alors bon, même si le réveil matinal est toujours aussi douloureux, les trajets quotidiens semblables à du transport de bétail, les coups de barre de l'après-midi des moments de solitude et de détresse, même si je peine encore à déchiffrer les lignes de commandes, et que je rêve souvent de partir en vadrouille en pleine journée, je suis
heureuse de travailler (ciel ! si on m'avait dit que moi, la paresse incarnée, je ferais ce genre de déclaration un jour...).
Vous comprendrez qu'avec tous ces goûters, je n'aie pas trop faim le soir... Mais je rêve souvent à des boulettes têtes de lion comme celles de papa Mango, les meilleures boulettes de la terre car les plus tendres qui soient... La recette figure dans mes tablettes depuis des mois, mais je n'ose pas me lancer, à cause du bain de friture...
Shi zi tou (boulettes "tête de lion") de papa Mango, réalisées par lui-même
(recette authentique de
chez nous)

pour une grosse marmite
Pour les boulettes :1,3 kg de
poitrine de porc hachée6 tiges de
ciboule65 g (environ) de
gingembre (= équivalent d'une petite pomme de terre) épluché
200 g de
châtaignes d'eau (surgelées, c'est très bien)
6-7 c.s. de
vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)
75 cl d'
eau1 c.c. de
poivre gris1 c.s. de
sel1 c.s. de
sauce soja foncée1 c.s. de
fécule de pomme de terreun bain de friture
Pour enrober les boulettes :4 c.s. de
fécule de pomme de terrede l'
eauPour la sauce :2 tiges de
cibouleun morceau de
gingembre (de la taille d'une petite pomme de terre)
3 c.s. de
sauce soja foncée3 c.s. de
sauce soja claire (Kikkoman, par exemple)
3 c.s. de
sucre en poudrede l'
eau3
choux chinois (mandarin :
bai cai/cantonais :
bak choi,
pak choi)
Commencer par la viandeSi les châtaignes d'eau sont surgelées, les tremper dans de l'eau tiède quelques minutes.
Hacher la ciboule et le gingembre.
Egoutter les châtaignes d'eau. Avec le plat d'un hachoir, les écraser d'un geste ferme, puis les hacher.
Dans un grand saladier, mélanger la viande hachée, la ciboule, le gingembre. Saler, poivrer.
Ajouter l'eau et mélanger énergiquement à la main, en tournant toujours dans le même sens.
Ajouter la sauce soja foncée et le vin de riz et mélanger.
Ensuite, s'occuper de la sauceChauffer un peu d'huile dans un faitout.
Y déposer les tiges de ciboule et le gingembre (non épluché) écrasé au hachoir. Laisser frire quelques minutes.
Ajouter environ 3 cm d'eau.
Ajouter les sauces soja et le sucre, et laisser cuire à feu moyen.
Confectionner les boulettesAjouter 1 c.s. de fécule à la viande, mélanger.
Préparer un bain de friture dans une sauteuse.
Diluer les 4 autres c.s. de fécule dans un peu d'eau.
Avec les mains, façonner de grosses boulettes de viande (de la taille d'un citron), les enrober du mélanger eau-fécule et les plonger dans le bain de friture.
Lorsque les boulettes sont bien dorées, les transférer dans la sauce. Procéder de même jusqu'à épuisement des boulettes.
Goûter la sauce et ajouter de l'eau si elle est trop salée.
Couvrir et laisser mijoter à feu doux au moins 1 heure.
1 heure avant de servir : incorporer le chouLaver le chou et le couper grossièrement.
Le faire revenir dans un peu d'huile.
Recouvrir les boulettes avec et arroser de sauce.
Couvrir et laisser cuire 1 heure (ou plus).
Déguster avec du riz blanc, forcément.
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Au fait, l'osso buco fut un vrai délice. C'est déjà ça.