Depuis quatre mois, je blogue dans le plus grand secret. Depuis quatre mois, je me lance dans des expérimentations culinaires hasardeuses, et mitraille chacune de mes réalisations, qu'elle soit réussie ou ratée. Depuis quatre mois, je passe une bonne partie de mes nuits devant mon ordinateur pendant que mon poulet dort paisiblement. Depuis quatre mois, je monopolise la connexion internet.
Il y avait bien un léger soupçon de son côté, mais aucune question ne m'avait été posée.
La première fois que j'ai eu envie de lui révéler l'existence de mon blog, c'était à la lecture de ce billet, qui avait provoqué l'hystérie la plus totale chez moi : un bloggeur influent m'avait citée parmi ses blogs favoris ! Ca y est, j'étais célèbre !!! Je n'avais qu'une envie, c'était de montrer ce billet à mon poulet et lui dire : "Regarde, c'est moi là ! Tu vois ? Il m'a citée, tu te rends compte ? Ce type-là, c'est une vraie star !"
Pendant un bon quart d'heure, j'ai eu la tête grosse comme une pastèque. Et les chevilles, n'en parlons pas. Mais comme j'avais décidé de garder le silence (un véritable supplice), tout est vite rentré dans l'ordre.
Il n'empêche, ça fait toujours plaisir d'être apprécié de ceux qu'on apprécie soi-même.
Il y a quelques jours, j'ai reçu les cartes Moo que j'avais commandées sur internet. Contrairement à la plupart des bloggeuses qui en ont parlé, j'ai décidé d'en faire des cartes de visite "normales", et non des cartes pour mon blog. C'est curieux, mais je ne me vois pas distribuer l'adresse de mon blog aux gens que je suis amenée à rencontrer dans la "vraie vie" ("Bonjour, je tiens un blog, venez me lire"), et encore moins à mon entourage. En revanche, j'apprécie d'avoir enfin des cartes de visite "qui me ressemblent", pour reprendre les termes d'Anne. Pour moi, elles serviront certainement de marque-page.
Et puis, je ne sais pas pourquoi, ce jour-là, j'ai tout avoué à mon poulet.
J'ai fait mon coming-out.
Parce que, au bout du compte, ce genre de secret ne tient jamais très longtemps. Et parce que, quand même, il se doutait bien de quelque chose...
Auparavant, je lui ai fait jurer de n'en parler à PERSONNE : "Tu n'en parles à personne, hein, tu me jures, hein ? Personne, hein ? Ni tes frères, ni personne d'autre, je ne veux pas qu'on sache, qu'on me lise", etc.
"Je ne veux pas qu'on me lise" : curieux paradoxe.
Mon poulet, maintenant que tu sais tout, ce blog va pouvoir jouer un vrai rôle : celui de livre de recettes, avec les plats que tu aimes, et dans lequel tu pourras puiser quand tu te mettras aux fourneaux...
Les spaghetti carbonara, comme nous les aimons
pour 2 personnes
spaghetti (entre 150 et 300 g selon votre appétit)
100 g de lardons
1 échalote, hachée finement (je sais qu'il n'y en a pas dans les vraies carbo...)
20 cl de crème fraîche
3 jaunes d'oeufs
sel et poivre
Cuire les spaghetti (al dente, c'est mieux).
Pendant ce temps, faire dorer les lardons dans une petite poêle (sans matière grasse, cela va de soi) avec l'échalote, jusqu'à ce qu'ils soient croustillants. Réserver.
Quand les spaghetti sont cuits, les égoutter, puis les remettre dans la casserole avec la crème fraîche, sur feu doux.
Saler légèrement, poivrer, et mélanger.
Ajouter les jaunes d'oeufs, et bien mélanger pour enrober les spaghetti.
Servir dans des assiettes creuses et ajouter les lardons.