samedi 1 novembre 2008

La nostalgie d'un matin d'octobre et des travers de porc



Lundi matin. Avant d'installer mon salon de coiffure temporaire dans la salle de bain, je me dis qu'un peu de musique serait la bienvenue : mon choix se porte sur la playlist de l'année écoulée (nommée "0- NOW"), que je n'ai pas écoutée depuis plusieurs semaines.
Une fois en tenue (d'Eve - c'est le plus pratique...), chauffage à proximité et papier journal étalé sur le sol, je laisse courir les ciseaux sur ma tête.
Nantes et Jimmy me ramènent à l'automne dernier. Je vois les images si clairement que j'ai l'impression d'y être à nouveau : je revois les journées à la BN, les innombrables paniers repas, les churros et les soupes, cette chouette journée qui eut lieu dans un contexte un peu chaotique... Mais ce n'est pas tout. Je revois tous les hivers précédents passés dans cet appartement... que nous quittons bientôt.
Je suis prise d'une vague de nostalgie, qui me surprend par sa violence.
C'est idiot, mais je suis triste de partir. Triste de quitter ce quartier que j'ai appris à connaître et que j'aime tant : avec ses boulangeries à foison, ses innombrables petits commerces, sa vie de quartier. Le pain "oléron" du Plaisir des Roys, le pain au chocolat du Moulin de la Vierge, le beurre de Pascal Beillevaire, les frites et la blanquette du 14 juillet me manqueront, tout comme le café des frères indiens et les peluches de monsieur Anton. Et tant de choses encore...
Je suis triste à l'idée qu'un jour, ce quartier me soit étranger, parce que c'est inévitable : le temps efface les souvenirs et les anciennes habitudes.
Aussi loin que je me souvienne, cela a toujours été ainsi : chez moi, la nostalgie pointe le bout de son nez avant même que les choses ne se terminent.
Pourtant, je devrais me réjouir de ce qui m'attend. Bientôt, je pourrai prendre des douches dans une salle de bain bien chauffée et l'eau sera tout de suite à la bonne température. J'aurai 4 (!) plaques de cuisson (contre une seule aujourd'hui), ainsi qu'un vrai four : un luxe inouï. Je n'aurai plus à passer l'hiver emmitouflée dans des couvertures. C'est plutôt chouette, non ?

Pour fêter ça, je vous livre une recette en or, promise depuis quelque temps déjà. Une valeur sûre, qui figurerait sans problème dans le top 10 de nos recettes préférées.

Travers de porc



pour 2 amoureux carnivores

700 g de travers de porc
une dizaine de rondelles de gingembre
2 tiges de ciboule, fendues en deux puis coupées en 2-3 tronçons
2 c.s. de miel

Pour la marinade :
1 c.s. de sauce soja
2-3 c.s. de sauce d'huître
2-3 c.s. de sauce hoisin
1 c.s. de vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)

La veille pour le lendemain (ou le matin pour le soir) :
Dans un grand plat allant au four, mélanger les ingrédients pour la marinade.
Ajouter les travers de porc, découpés en 4-5 morceaux, les enrober de la marinade, filmer et mettre au frais.

Le lendemain (ou le soir même) :
Préchauffer le four à 200 °C (environ).
Ajouter le gingembre et la ciboule au fond du plat.
Enfourner pendant 2 heures environ, en retournant régulièrement les morceaux et en les recouvrant de marinade.
Une fois que les morceaux sont cuits, les badigeonner de miel, et laisser cuire encore 5-10 minutes.

Couper entre chaque os, et servir avec du riz blanc.

En bref, une recette aussi mortelle et aussi simple à faire que le poulet au gingembre et au citron.





25 commentaires:

Zaza a dit…

Quitter cette ville est... Comment dire? Tu resteras nostalgique et tu te souviendra un peu trop bien de tout ça! L'automne dernier j'écoutais très souvent ta playlist ( sur le blog ) et je l'ai mise sur deezer... Je l'avais pas écouter depuis longtemps, je l'ai remise il y a une semaine! ;)

Tu pars loin?

(les chéchés) a dit…

tu me plonges doucement dans ta nostalgie... quitter ce à quoi on a été attachée, construit et pris des repères (précieux, la boulangerie)... tu pars loin?
paris est tellement beau dans tes photos; elles resteront comme des petits brins de souvenirs...

Anonyme a dit…

comme je comprends ...
quand j'ai fait l'état des lieux de mon studio d'étudiante j'ai littéralement erré dans ce quartier sans trop savoir quoi faire, jusqu'à ce que mon boucher m'aperçoive et m'offre un café !
Elle est belle ta nostalgie, elle montre que tous ces petits détails ont compté.
Merci petite Mangue

Anonyme a dit…

Ah oui, je vous comprends et malgré les quatre plaques, le vrai four et tout et tout, je suis sûre que vous penserai encore souvent à votre ancien quartier et à ses habitants surtout. Je ne sais pas quel âge vous avez, mais la nostalgie, elle nous gagne avec les années. Mais en soi, ce n'est pas quelque chose de négatif ... Il faut la prendre comme ça et aller bravement de l'avant ! Amitiés de Golovine en Suisse.

Anonyme a dit…

Bonjour ! Je découvre avec plaisir ton blog sur lequel je viens de passer du temps à me balader parmi recettes, photos et écrits très intéressants.
Je reviendrai !
Bonne continuation !
Moi aussi -il y a un an- j'ai du quitter mon appart parisien, ça fait bizarre... mais une autre vie a commencé ! Je suis partie en voyage avec mon homme, et nous sommes maintenant dans le sud-ouest...
Je te souhaite plein de bonnes choses à venir !
Anne allias Friskool

Flo a dit…

C'est toujours difficile de quitter un endroit que l'on a chéri, avec qui on a tout partagé ... j'espère que tu arriveras vite et bien a adopter ton nouveau chez toi, et merci merci bcp pour les ribs :)

betterave.urbaine a dit…

Ils ont vraiment l'air délicieux ces ribs, ça fait longtemps que j'en cherche une recette simple et rapide je crois avoir trouvé... merci !
Je suis curieuse de la coupe que donne ce salon d'auto-coiffure mélancolique, j'avoue. Et je comprends bien ta mélancolie. Quand je retourne dans la ville où j'ai passé vingt ans, c'est chez moi et plus chez moi, et c'est étrange.

Botacook a dit…

Une belle recette ces ribs. Une page se tourne, mais un nouveau chapitre commence. Je suis sûre que tu y trouveras d'autres bonne choses, différentes mais complémentaires, et que tu nous reviendras toute pimpante après ce coup de blues...

Le Cookie Masqué a dit…

mais oui c'est hyper chouette !
la nostalgie, c'est bien. savourer l'instant, c'est mieux.
bises

patoumi a dit…

Ma chère mingou, tu me manques beaucoup.

Mingoumango (La Mangue) a dit…

Néo : Telle que je me connais, oui, je vais rester nostalgique longtemps...
La musique a un tel pouvoir évocatif, c'est fascinant...
Non, je ne pars pas loin : je passe "juste" de l'autre côté du périph', dans la banlieue rouge.

Les chéchés : Je vais beaucoup regretter les boulangeries du coin, d'autant que ma future boulangerie n'a pas l'air fantastique. Ca me poussera sans doute à faire mon pain moi-même (ce qui ne posera pas de problème, vu que j'ai une MAP et que j'aurai de nouveau un four).
Je suis ravie d'avoir tous ces souvenirs inscrits sur le blog. C'est comme un journal, que j'ouvrirai avec plaisir quand je repenserai avec nostalgie de ma période "plaisancière".

Marion : Je t'avoue que je vais être tentée de revenir souvent...

Anonyme : Le pire, c'est que vous avez raison...

Friskool : Merci ! Mais moi, je ne pars pas loin du tout ;-)

Flo : Mon nouveau chez-moi sera bien plus grand, plus confortable que notre appartement actuel, et puis on sera mieux équipé pour tout. C'est déjà ça. J'espère que ça compensera le fait de quitter Paris.
De rien, j'espère qu'ils te plairont si tu les testes un jour.

Betterave urbaine : Si tu les testes, tiens-moi au courant.
Bon, je ne suis pas coiffeuse professionnelle, mais comme je n'ai pas trouvé de bon coiffeur (à un prix correct), je préfère me massacrer ma coupe moi-même : au moins, c'est gratuit ;-)

Botacook : C'est bizarre, j'ai à la fois hâte d'y être et à la fois envie de rester ici...

Le Cookie masqué : C'est si bien dit. Je vais essayer de suivre ton conseil. Bises.

Patoumi : Itou. C'était chouette, cette belle journée de septembre. Et ça me paraît si loin maintenant...

Anonyme a dit…

Ah moi j'adore déménager; la dernière fois, c'était sur le palier. J'admets volontiers que c'est peu traumatisant (quoique se doucher dans la baignoire des voisins, ça fait bizarre au début).

Je vais laisser les ribs de maman de côté, mais j'ai fait les sablés fourrés avec Léonard*, on a tous adoré!

Gracianne a dit…

Oui, mais imagine un peu comment tu vas t'eclater avec le four - meme que les ribs, ils seront meilleurs encore - les petites plantes que tu vas mettre sur ton balcon - je te ferai des boutures.
et puis, ce n'est qu'a une encablure, non?

Anonyme a dit…

Euh, attends, je compte. J'ai déjà déménagé 12 fois en 15 ans, principalement sur Paris il est vrai (mais quand même deux fois à Lyon et une fois en Afrique). Je me prépare déjà au 13e mouvement (impossible de bosser à Poitiers avec un bébé à Paris...). Et je comprends fort bien ta nostalgie. Allez, courage, tu trouveras d'autres adresses sympa, même si l'ambiance sera différente.
Ce travers de porc, ça fait trois fois que j'y reviens en une journée, il va falloir que je me lance (mais je suis flemme en ce moment...)

VanessaV a dit…

Un quartier qui va devenir étranger, un autre va te livrer tous ses secrets et tu sera s riche de toutes ses bonnes adresses, de tous ses murs et paysages vivants... et du chauffage pour le moral!

Anonyme a dit…

Est-ce que quelqu'un reprend ton appartement? Malgré les douches écossaises et les rigueurs hivernales on irait bien s'y installer, pour le cinéma, la grande bibliothèque et la piscine où l'on est gentiment accueillis même tôt le matin.
A bientôt, Soso

Mingoumango (La Mangue) a dit…

Grand Chef : J'aurais bien aimé déménager sur le palier...

Gracianne : Si tu savais à quel point j'en rêve, de ce nouveau four...
Super pour les boutures (de quoi ?), j'accepte avec plaisir ! :-)

Natalia : Bon, j'arrête de faire mon Caliméro ;-)
Ca me rend un peu triste de penser que tu vas partir à Poitiers...

Vanessa : En fait, je connais déjà le quartier où je vais m'installer : c'est là que j'ai passé mon enfance...

Soso : Après notre départ, la propriétaire rénovera l'appartement, qui sera plus confortable... mais aussi plus cher.

stef a dit…

je connais peu Paris mais j'imagine fort bien ta nostalgie de quitter un quartier où l'on a tellement de souvenirs. Bonne route ! biz

Gloria Baker a dit…

Mingoumango, Hi Im happy to come again many times I come I love to see you have always your lovely recipes and comments, I add you at Follow, I love your Blog and enjoy. xxGloria

Tifenn a dit…

Un déménagement? jusqu'ici j'adorais, littéralement! tout recommencer, redécorer, redécouvrir...maintenant j'ai une maison, construite à la sueur de notre front parfois, elle me possède, je n'ai pas un soupçon d'envie de partir...mais je change les meubles de place, après tout, mon plus long score qq part, c'est 4 ans, là j'en suis à 3.5...mais non, partirai pas...pour le pain, je suis pressée pour toi. Le premier que tu feras aura une saveur particulière et tu ne regretteras pas du tout tes boulangeries passées. Allez, hop, en avant, veinarde;-)

la grande fille a dit…

de semaines en semaines je suis ton blog... tes recettes et tes photos m'impressionnent beaucoup. Elles ont toujours une belle lumière un joli cadrage. Moi aussi je fais un peu de photographies... et du coup je me demandais quel était ton matériel ? Est-ce que certains de tes clichés sont retouchés ?
Emmanuelle

Unknown a dit…

alors, moi, je serais ravie de quitter Paris! Mais hélas, Jean-Noël est Parisien et il ne quitterais pour rien au monde sa ville natale...

J'aime les travers, et, dis moi, où je peux acheter le pain Oléron?

Claire a dit…

Aahh, que j’aime ta Maman!!... :-)
Encore une recette délicieuse, et simple. Une fois de plus on s’est léché les doigts! ;-)
Par contre 2H à 200°C c’était trop pour moi, j’ai diminué. Et aussi j’ai doublé les quantités de miel et de marinade (mes cuillères à soupe seraient-elles petites?).

agatzebluz a dit…

Un seul mot : délicieux.
J'ai essayé ce midi et c'était divin. On s'en lèche encore les babines.

Merci beaucoup pour cette recette.

Mingou a dit…

Merci à tous pour vos super gentils commentaires, et désolée de ne pas y avoir répondu...

Mumu : Oui, je retouche mes photos, en particulier les contrastes, la luminosité...

Bolli : En fait, c'est le "pain au lait rond" ;-)

Claire : Merci pour elle ! Je lui dirai.

Agathebluz : Je suis ravie que cette recette ait un tel succès !