* Ne cherchez pas de logique dans le titre, ni dans le billet : il n'y en a pas.Je suis d'une impolitesse sans nom. Je n'ai envoyé de voeux à personne pour la nouvelle année. D'habitude, je fais ça très bien, et de façon très organisée (dès début décembre, je dresse une liste des destinaires (une vingtaine), je vais faire ma provision de cartes de voeux chez
WHSmith, je vais embêter les guichetiers de la Poste pour avoir des timbres de collection, je dresse un planning pour l'expédition des cartes - en fonction de la destination -, j'écris mes cartes, je les envoie en suivant mon planning, de telle sorte qu'elles arrivent à peu près en même temps, etc... C'est toute une histoire...). Mais cette année, rien. Parce qu'en fait, j'ai décidé de boycotter 2009 (je vous expliquerais bien pourquoi, mais ça risquerait d'être un peu long...).
Si vous voulez la vérité, la thèse, ce n'est rien. Ce n'est rien du tout comparé au gouffre vertigineux qui lui succède. Le temps, qui semblait figé pendant les années de thèse, reprend son cours, et toutes les échéances (mariage, maternité, travail, etc) que l'on repoussait d'un revers de la main grâce à cette excuse béton qu'est la thèse, ressurgissent en choeur : il est grand temps de rentrer dans le rang.
Est-ce cela, devenir adulte ? Et si, comme
Nora, j'étais une sorte de poupée évoluant dans un environnement surprotégé ? (d'ailleurs, que devient-elle une fois qu'elle a décidé de prendre sa vie en main ? Par curiosité, je suis allée voir
ce que Jelinek a imaginé : ce n'est pas très réjouissant...)
Alors voilà. Depuis
la soutenance, je m'efforce de trouver une réponse à ces questions fondamentales : qui suis-je ? où vais-je ? où cours-je ? Pour agrémenter ma réflexion, je me promène, beaucoup. Je parcours Paris en tous sens.

Avec quelques haltes gourmandes. Notamment un moment tout à fait délicieux à
la Charlotte de l'Isle, un salon de thé de poche situé sur l'île Saint-Louis (je ne devrais pas vous en parler, parce que c'est suffisamment minuscule comme ça, alors si je commence à rameuter du monde, je ne trouverai PLUS JAMAIS une table de libre).



J'y ai dégusté une surprenante et exquise
Tartatou, dont la caractéristique principale est que vous ne pouvez déterminer avec précision ce qu'elle contient. Tout ce que je puis dire, c'est que quand vous avez fini votre part, vous avez juste envie d'une autre part...

Ce qui vous retient de reprendre une part de
Tartatou, c'est le chocolat chaud de madame Charlotte (en vrai, elle ne s'appelle pas comme ça, mais je ne suis pas sûre d'avoir le droit de divulguer sa vraie identité sur ces pages), un des meilleurs de la Terre entière (et, croyez-moi, je suis difficile en matière de chocolat chaud).

Et puis, j'ai été attendrie par leur vaisselle miniature : on a l'impression de jouer à la dînette. C'est absolument ravissant.

J'ai aussi repris le chemin des salles obscures. Un vendredi soir, en sortant du Cosi, où nous avions dévoré (lui) une
Ines et (moi) une
Perfide Albion (des sandwiches confectionnés avec un pain plat à l'huile d'olive sortant tout juste du four... Ce pain est une merveille. Coupé en bandelettes, il accompagne aussi leurs soupes du jour, que je prends souvent pour un déjeuner sur le pouce. J'allais oublier : leur cheesecake new-yorkais se défend pas mal du tout, et il existe également une version sucrée du sandwich : le cosi au nutella, une invention du diable, pour sûr...), nous sommes passés devant un traiteur italien : j'y suis entrée, j'ai demandé une grosse tranche de pancetta, payé, glissé mon butin dans mon sac, puis nous nous sommes hâtés vers le cinéma, car la séance de
Two Lovers allait commencer.
Deux heures et demie plus tard, tandis que nous parlions du film dans le métro qui nous ramenait chez nous, j'étais surprise de constater que nous étions en total désaccord sur la façon de voir le dénouement : un moindre mal pour lui, une résignation désespérante pour moi. Pour changer de sujet, j'ai sorti de mon sac le morceau de pancetta. Le sourire aux lèvres, je lui ai expliqué que la pancetta allait entrer dans la composition d'une sauce bolognaise qui mijoterait longtemps, longtemps, qui embaumerait la cuisine et chasserait momentanément l'odeur persistante de peinture... La lecture du
journal de Nigel (offert par
une amie qui commence à bien me connaître) m'en avait trop donné envie...
Ragù alla bolognese (basée sur celle de
Gracianne et un peu sur celle de
Nigel)

pour 5-6 personnes
400 g de
boeuf haché2
oignons2
carottes10 cm de branche de
céleri2 gousses d'
ail2 feuilles de
laurier100 g de
pancetta1 verre de
vin rouge800 g (2 boîtes) de
tomates pelées, concassées
2 c.c. de
concentré de tomatessel,
poivre, 1 pincée de
pimentthym,
romarinhuile d'olivePeler carottes, oignons et ail. Les hacher finement, ainsi que le céleri et la pancetta.
Faire revenir, dans un fond d'huile d'olive, très doucement, carottes, oignons, céleri et feuille de laurier.
Au bout de 10 minutes, ajouter la pancetta, et cuire encore 10 minutes en ajoutant l'ail en fin de cuisson.
Monter le feu et ajouter le vin rouge.
Laisser évaporer 1 minute, puis ajouter les tomates, le concentré de tomates, le thym, le romarin, sel, poivre et piment.
Pendant ce temps, faire revenir la viande hachée dans un peu d'huile et de beurre. Saler, poivrer.
Une fois la viande cuite, l'égoutter et l'ajouter à la sauce tomate.
Bien mélanger et laisser cuire à feu très doux pendant au moins 2 heures, jusqu'à ce que la sauce soit bien dense. Rajouter au besoin un peu d'eau en cours de cuisson.
Déguster avec des spaghetti
De Cecco al dente (ou mieux, des
pâtes fraîches maison).

En lisant
le journal de Nigel, j'ai aussi eu envie de son cake à la marmelade d'orange du 7 janvier. Par un heureux hasard,
Patoumi m'a devancée, m'épargnant ainsi la corvée de conversion des mesures...
Orange Marmalade Cake de
Nigel Slater (merci
Patoumi pour les conversions et la traduction !)

pour un petit moule à cake
170 g de
beurre (salé ou non - j'ai fait moitié moitié) bien mou
3
oeufs140 g
(en fait 120 g suffisent) de
sucre blond de canne + 1 c.s.
1
orange non traitée190 g de
farine1 sachet de
levure2,5 c.s. bombées de
marmelade d'oranges (fine cut)
Préchauffer le four à 180 °C.
Dans un grand saladier, fouetter ensemble le beurre et le sucre.
Ajouter progressivement les oeufs en mélangeant bien, puis la marmelade et les zestes de l'orange.
Verser la farine et la levure et bien homogénéiser la pâte avant de verser la moitié du jus de l'orange. Bien mélanger.
Verser dans un moule chemisé de papier sulfurisé et enfourner 35-40 minutes à 180 °C.
Nigel S. préconise un glaçage utilisant le reste du jus de l'orange. J'ai préféré un sirop pour arroser le cake après cuisson, afin qu'il soit bien moelleux et humide : pour ce faire, allonger le reste du jus avec un peu d'eau, ajouter 1 c.s. de sucre et porter à ébullition. Mélanger. Une fois le gâteau cuit, l'arroser avec le sirop et laisser refroidir.

A part ça, j'ai bricolé un calendrier gourmand,
comme l'année dernière. Mais comme il n'est pas aussi chouette, je ne vous le montre pas. Vous le découvrirez au fil des mois dans la colonne de droite.
Au fait, bonne année quand même !