lundi 31 mars 2008

La beauté des choses insignifiantes (et des keftas à la coriandre)



Ce devait être une promenade dans le nord, comme la dernière fois : la Villette, le canal saint Martin... Mais en sortant de chez Bong (j'ai eu envie d'y retourner à cause d'elle), nous avons été quelque peu découragés par le gris persistant du ciel. Nous n'avions pas emporté de parapluie et l'idée de jouer les touristes par ce temps menaçant ne nous enchantait guère.
Alors nous sommes restés dans le sud.

Au marché du livre qui jouxte le parc Georges Brassens, une couverture dessinée par Pierre Le Tan a accroché mon regard. Un peu plus loin, j'ai été intriguée par les Mémoires d'un sexologue, qui me semblaient très prometteurs en matière de drôlerie. Et puis, çà et là, quelques vieux livres de cuisine.
Juste avant de quitter le marché, j'ai mis la main sur un livre (une édition originale, quoique sans grande valeur) que je ne connaissais pas, mais dont l'auteur (pas très bien vu, je dois avouer... la faute à sa misogynie, sans doute) me plaît beaucoup (il écrit divinement bien). Je n'ai pas résisté.
En revanche, j'ai un regret sur les Textes retrouvés de Pierre Herbart, que je n'ai finalement pas acheté...



Et puis, j'ai passé le reste de la journée à m'extasier.

Comme un enfant dans un magasin de jouets.
Comme une Marion chez le fromager.
Comme une Patoumi dans une (vraie) librairie.
Comme un Grand Chef devant sa femme mince.

Moments de sérénité et de plénitude.



























Ce soir-là, nous n'avons pas mangé les keftas que j'avais prévu de faire : nous avions eu notre ration de viande avec le copieux bulgogi du midi.
Mais les keftas, c'est bien aussi pour commencer la semaine.

Keftas à la coriandre (inspirés d'une fiche cuisine ELLE, automne-hiver 2007)



pour presque 20 boulettes

450 g de boeuf haché (l'équivalent de 3 steaks)
1 oignon moyen, haché (finement si possible)
1 c.s. de chapelure fine
1 c.c. de cumin
1/4 c.c. de cannelle en poudre
1 c.c. de piment doux en poudre
2-3 c.c. de piment fort en poudre
2 c.s. de coriandre ciselée
sel, poivre

Mettre la viande dans un grand saladier, l'écraser à la fourchette.
Ajouter tous les autres ingrédients, et bien mélanger.
Former des boulettes (avec les deux mains, ou en s'aidant d'une grande cuillère), plus ou moins grandes selon ses envies.
Faire chauffer de l'huile dans une grande sauteuse et ajouter les boulettes.
Les faire cuire en les retournant délicatement, 2 à 3 minutes. Elles doivent dorer, mais pas trop cuire.

Servir avec des pommes de terre (en purée, à l'huile d'olive, par exemple) et des feuilles de salade bien croquantes.

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N.B. : Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, pour ces légendes de photos un peu nazes.

N.B. 2 : Je suis très viande hachée ces temps-ci. J'espère que vous ne m'en voudrez pas pour ça non plus... (rassurez-vous, je sais aussi cuisiner la viande non hachée)

jeudi 27 mars 2008

Plan B pour se reprendre en main (zha jiang mian)



Mardi matin, j'ai fait un truc absolument dingue : je me suis levée avant 9h.
Et plus précisément 2h45 avant 9h, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des lustres.
Après avoir avalé un café et deux barres de céréales, j'ai quitté l'appartement et pris le métro. Pour me rendre à la piscine.



A cette occasion, j'ai découvert qu'il y avait une vie au-dehors avant 9h du matin. Moi qui ne concevais même pas qu'il pût y avoir une vie hors du lit avant 9h du matin...

Justement, l'opération "extraction hors du lit" fut à deux doigts d'échouer (j'ai dû lutter très fort contre ma nature profonde de loir). Et une fois dans le bassin, je me suis fait éclabousser de toutes parts, j'ai été griffée à l'épaule par un crawleur indélicat, et je me suis pris un coup de pieds sur la tête (les deux pieds joints d'un nageur qui me précédait et que j'ai rattrapé sans m'en apercevoir, puisque je nageais sur le dos). Parfois, je me demande si les autres ne cherchent pas à me couler, en fait... Mais j'ai tenu bon (et j'ai même l'intention de renouveler l'expérience quotidiennement).

Avant de repasser à la maison, petit crochet par le Moulin de la Vierge, où je me suis laissée tenter par un croissant (amplement mérité, d'où l'intérêt de la piscine) et une baguette au doux nom de "paresseuse". Le petit déjeuner bis fut extra. Après quoi, direction BN.

J'ignore combien de temps je tiendrai ce programme de choc (lever à 6h15, une heure de piscine, passage par la maison, puis BN de 12h à 19h). Cela ne suffira sans doute pas à mettre fin à cette angoisse tenace (quant à l'issue de la thèse, et l'avenir en général), mais c'est un début de reprise en main. On se surprend, parfois, à trouver au fond de soi des choses qu'on ne soupçonnait pas. Comme la volonté, par exemple...

Et le soir, quand je rentre fourbue (et là, je sais pourquoi) de ma nouvelle journée de travail, je suis bien contente de trouver, dans le congélateur, un reste de sauce de zha jiang mian.
Pendant que les nouilles (ou spaghetti) cuisent, j'émince un morceau de concombre et décongèle la sauce. Un plat complet prêt en 12 minutes chrono (je parle bien entendu de la version décongelée) (12 minutes, c'est le temps de cuisson al dente des spaghetti De Cecco) .

Zha jiang mian



pour au moins 4 personnes

300 g de porc haché
100 g de tofu aux 5 parfums (doufugan), coupé en petits cubes (1/2 cm)
2 gousses d'ail, hachées
un morceau de gingembre de la taille d'un demi pouce, haché
3 c.s. d'huile neutre (tournesol, arachide)

Pour la sauce :
2 c.s. de black bean garlic sauce (sauce aux haricots noirs et à l'ail)
2 c.s. d'oyster sauce (sauce saveur d'huître)
1 c.s. de sauce soja
1 c.s. de sauce soja aux champignons
2 c.s. de vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)
2 c.s. d'huile de sésame
1 c.s. de sucre
4 c.s. d'eau
1 c.c. de purée de piment (facultatif)

nouilles chinoises fraîches, ou sèches (sans oeufs) (environ 100 g par personne)
concombre émincé (1 grosse poignée par personne)
2-3 brins de ciboule, ciselés

Dans un bol, mélanger les ingrédients pour la sauce. Réserver.

Faire chauffer l'huile dans une sauteuse.
Y faire revenir l'ail et le gingembre.
Ajouter le porc haché, et laisser cuire tout en remuant avec une cuillère en bois.
Au bout de quelques minutes, ajouter le tofu, verser la sauce, et mélanger.
Porter à ébullition, et laisser mijoter une dizaine de minutes, le temps que la sauce réduise.

Pendant ce temps, faire cuire les nouilles. Egoutter.

Répartir les nouilles dans les bols, recouvrir de sauce (2-3 c.s. par bol, mais attention : la sauce est assez salée) et de concombre émincé et parsemer le tout de ciboule.
Mélanger, et déguster sans attendre.

mercredi 19 mars 2008

Quand je n'ai rien à dire... (poule au riz)



Vous l'aurez compris : quand je n'ai rien à dire (et que je suis fatiguée de rédiger des choses élaborées), je raconte ma semaine (comme si ça pouvait intéresser quelqu'un d'autre que moi).

Lundi
J'ai rendez-vous avec mon chef, qui vient de rentrer de vacances. Nous discutons bien sûr de ses vacances, de mon travail, et puis, nous nous livrons à un exercice que nous affectionnons particulièrement : commenter les résultats des élections (en consultant les scores des uns et des autres sur Le Monde.fr).
Pour rigoler, je lui dis qu'après ma thèse, je ferai un post-doc chez Pierre Hermé. Ma plaisanterie tombe à plat : il me demande qui est Pierre Hermé (comment est-ce possible...?).




Mardi
Mon papa vient m'apporter des dou sha bao (brioches aux haricots rouges) tout frais (miam !), juste avant de partir pour un long voyage (snif).




Mercredi
Journée riche en rencontres.
Rencontre inespérée, tout d'abord, avec la jolie fille mystérieuse, qui s'installe en face de moi pour déjeuner (ce qui me console d'être seule ce jour-là à la BN).
Puis, rencontre insolite avec une petite chauve-souris dans la salle de détente. Décidément, cet endroit est un vrai zoo.




Jeudi
Euh... rien.
Ah si ! Je découvre le dîner (presque) parfait de Sophie. Moi qui ne sais pas recevoir, j'admire son courage et surtout, je suis impressionnée par sa cuisine si inventive. Ses invités ont bien de la chance de pouvoir y goûter en vrai, alors que je dois en général me contenter des photos...


Vendredi
GRAND retour à la piscine. Je peine à me faire une place au milieu des splash splash splash splash (= les crawleurs virils qui se prennent pour des nageurs de compétition) et des boum boum boum boum (= le bruit des remous provoqués par les blaireaux à palmes). Malgré les litres d'eau chlorée engloutis par les narines, je m'accroche. Mais je dois me rendre à l'évidence : avec mon pauvre dos crawlé (recommandé par le kiné), je suis à la merci de tous.




Samedi
Promenade dans le 14ème avec la petite Nini.
Au goûter : viennoiseries de la rue Daguerre.
Au dîner : muffinburgers géants et frites au four.




Dimanche
Déjeuner dominical chez ma maman. J'ai apporté le dessert : un cheesecake (au citron toujours ; eh oui, pendant que certaines expérimentent toutes les recettes possibles et imaginables de cheesecakes, je continue à tourner autour de la seule version qui me fasse de l'effet : celle au citron). Avec une nouveauté : mon moule à charnière, qui m'a permis, pour la première fois, de prolonger la croûte biscuitée jusqu'aux bords (ce moule a un défaut qui s'est révélé être une qualité : le fond n'étant pas complètement étanche, il laisse échapper le beurre fondu de la croûte, ce qui n'est pas plus mal puisqu'on obtient un cheesecake "light").



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Pour clore ce billet, une recette idéale pour cet hiver qui n'en finit pas... Un plat qui ne fait pas partie du patrimoine culinaire familial, et sur lequel j'ai fantasmé des années durant...

Poule au riz (inspirée de ces deux recettes)



pour 4 personnes

1 petite poule
4 carottes
1 poireau
1 branche de céleri
1 oignon piqué d'1 clou de girofle
1 branche de thym
1 feuille de laurier

3-4 verres de riz

50 g de beurre
40 g de farine
40 cl de bouillon
25 cl de crème fraîche
1 jaune d'oeuf

La poule
Mettre la poule dans un faitout et couvrir d'eau. Porter à ébullition, et écumer.
Ajouter les carottes, le poireau, le céleri, coupés en rondelles, l'oignon piqué du clou de girofle et les herbes.
Saler, poivrer, porter à ébullition et écumer de nouveau.
Couvrir et laisser cuire à feu doux pendant 1h30.

Le riz
20 minutes avant la fin de la cuisson de la poule, cuire le riz (lavé et égoutté) avec environ 3 fois son volume de bouillon (il faut environ 15 minutes).

La sauce
Pendant ce temps, préparer un roux : faire fondre le beurre dans une casserole, ajouter la farine, mélanger.
Ajouter le bouillon (préalablement filtré). Porter à ébullition et laisser cuire à feu doux pendant 10 minutes.
Ajouter la crème fraîche, laisser cuire 5 minutes.
Retirer du feu et ajouter le jaune d'oeuf en mélangeant vivement.
Saler et poivrer.

Servir la poule découpée avec le riz, et napper le tout de sauce.

Et surtout, conserver précieusement le reste de bouillon (au besoin, le congeler), pour un risotto par exemple.

dimanche 9 mars 2008

Plein de choses, et le throat relief de (ma) grand-mère



Préambule à deux balles, mais néanmoins efficace : voici pour Gracianne, Aurélie, Sha (et peut-être d'autres personnes...?) le jeu des associations de saveurs, ainsi que la révélation de six choses sans importance...

Mes associations de saveurs :


Pomme - cannelle (- noix)
Framboise - chocolat
Poire - amande
Oeufs - ciboulette chinoise
Carotte - coriandre
Crêpe - Poulain Grand Arôme
Croissant - chocolat chaud
Bouillon de poule - riz
Soda bread - Dairygold - thé au lait
Poulet - mangue ;-)

6 choses sans importance (sauf pour moi) :

1) Brad Pitt, George Clooney, Vincent Delerm (;-)), et le héros de Prison Break (j'ignore son nom) me laissent de marbre. En revanche, Bertrand Delanoë me fait tourner la tête. Il n'y a rien à expliquer, c'est comme ça ;-)

2) Les tartines beurrées (voire confiturées) trempées dans le café me répugnent au plus haut point. J'imagine le pain ramolli et spongieux, le café tout huileux à la surface. Quelle horreur.

3) J'ai décidé de ne plus mettre les pieds à la boulangerie Kayser de la rue Didot.
Parce que les croissants rassis, c'est limite (surtout pour une telle enseigne).
Parce que les croissants et pains au chocolat qui deviennent de plus en plus petits, c'est limite aussi.
Et parce que la vendeuse pas aimable, qui ne sait pas sourire (sauf avec les clients qui viennent tous les jours), et qui vous rabroue parce que vous lui demandez de changer la baguette qu'elle vient de vous donner contre une moins dorée (alors que vous aviez bien précisé "une baguette pas-trop-cuite-s'il-vous-plaît" - mais a-t-elle seulement écouté votre commande jusqu'au bout ?), c'est tout simplement trop. J'aime la baguette Monge, mais pas à ce prix-là.

4) J'ai failli arrêter ce blog au 28 février dernier.

5) Vivre à Paris m'emplit de bonheur. Je ne me lasserai jamais de cette ville. Je n'en serai jamais blasée.
Hier, nous sommes partis à l'assaut du nord. Une promenade qui a dissipé tous les tracas et chagrins de la semaine.















6) Je suis de nature plutôt robuste et ne tombe pas facilement malade. Pourtant, je traîne un rhume depuis deux bonnes semaines, et malgré les sirops pour la toux et les potions magiques de Dr Stuart, les maux de gorge persistent. Ultime recours : tester la potion de ma grand-mère (recette bricolée à partir de ses informations lacunaires : "tu fais chauffer de l'eau avec du gingembre, un oignon et du sucre en cristaux").

Throat relief (potion pour rhume et maux de gorge)



1 mug d'eau
1 petit oignon, pelé, et piqué à plusieurs endroits avec une fourchette
1 morceau de gingembre (de la taille d'un pouce), pelé
1 morceau de sucre de canne en cristaux (entre 15 et 20 g)

Mettre tous les ingrédients dans une petite casserole et porter à ébullition.
Baisser le feu et laisser infuser une dizaine de minutes.



Cette potion de grand-mère, si elle ne vous guérissait pas de votre rhume, reste très agréable à boire (surtout si vous aimez le gingembre).